Le Seamen’s club de Dunkerque: un lieu d’accueil pour les marins en transit

Ouvert 365 jours par an, le Seamen’s club accueille les marins en escale à Dunkerque. Une pause détente dans un quotidien difficile.

Chaque jour, vers 18 h, Georges Foeliex prend le volant de sa camionnette. Il va chercher les marins au pied de leurs bateaux pour les conduire au Seamen’s club, rue de l’École-Maternelle. Le club est un lieu d’accueil proposant divers services pour faciliter la vie des hommes de mer.

« Savoir se débrouiller »

Espace détente avec billard et tennis de table, cabines téléphoniques et accès internet, le club dispose aussi d’une petite boutique où les marins peuvent acheter des produits d’hygiène.

Au club, il faut « savoir se débrouiller ». Anglais, bien sûr, russe mais aussi tagalog (la langue parlée aux Philippines), Khaled et Georges, salariés de l’association, doivent composer avec les différentes nationalités qui se côtoient ici. Ce soir, des marins ukrainiens sont venus se détendre au Seamen’s club. Khaled Gaafar prononce quelques mots en russe à leur attention, un signe de bienvenue qui les met à l’aise.

Certains achètent une carte téléphonique pour joindre leur famille pendant que d’autres s’installent au bar. « C’est agréable de venir ici se relaxer, prendre une bière », raconte Oleg Kovalenko, un marin ukrainien.

Ruslan Shunyevych, aussi ukrainien, est un habitué du lieu, il y vient plusieurs fois par mois. L’homme travaille sur un navire qui relie la France et l’Angleterre. Le Seamen’s club est pour lui un lieu privilégié. Cela lui permet de profiter d’une connexion internet « pour se tenir au courant de l’actualité » et de « discuter avec sa famille ». Ce passionné d’histoire s’est intéressé à Jean Bart et à l’Opération Dynamo, il apprécie aussi les conseils des salariés pour visiter la ville lorsqu’il a du temps libre.

Pour les accueillir, l’association compte cinq salariés (dont une secrétaire) et quelques bénévoles, tous marins ou anciens marins.

« Je n’ai jamais de montre, il n’y a pas de règles strictes ici, il faut s’adapter aux gens qui viennent », explique Khaled Gaafar. L’ancien marin ne compte pas ses heures pour rendre service à ses (ex) collègues. « Ils ont parfois besoin d’envoyer de l’argent à leur famille en urgence et me demandent d’aller le déposer à la banque, je ne leur fais pas de reçu, c’est de la confiance mutuelle », poursuit-il.

Ce soir, il n’y a pas grand monde, l’activité portuaire est calme mais en moyenne, le club reçoit huit cents marins chaque mois.

 Source: La Voix du Nord
Charlotte Derouin 13/08/2014