Bulletin de la FNAAM N°91 Janvier/Février/Mars 2015

ET MAINTENANT, QUEL AVENIR ?

Ces derniers temps ont été marqués par la signature d’une charte par les grands ports maritimes et les associations qui accueillent les équipages des navires en escale. Le modèle de cette charte a été élaboré par la Sous- Direction des ports et du transport fluvial dans le cadre groupe de travail sur le financement des associations du Conseil Supérieur des Gens de Mer. Lors de sa création elle a été présentée comme étant une situation transitoire en attendant de trouver une solution pour faire participer les armateurs au financement des associations. La création d’une taxe ou d’un autre vecteur de recouvrement ne semblent plus d’actualité et les chartes sont établies pour un certain temps. Maintenant qu’elles ont été signées dans presque tous les grands ports, chaque association a pu constater l’intérêt que le grand port apporte à l’accueil des marins et espère que l’engagement du grand port et des partenaires portuaires lui permettra d’avoir un financement pérenne. Dans un an, il sera intéressant de faire le point sur le fonctionnement de ces chartes. Comme l’avait proposé Madame la Directrice des Affaires Maritimes, il faut maintenant que des chartes soient signées dans les ports décentralisés comme cela a été fait dans les grands ports maritimes.

Pour que les agents et consignataires maritimes puissent aider plus facilement les associations il faudrait que celles-ci soient reconnues comme étant d’intérêt général de manière à ce qu’elles puissent délivrer des reçus fiscaux. Plusieurs associations qui ont fait des demandes ont vu leur dossier refusé principalement parce qu’on leur reproche de ne s’adresser qu’à un public restreint. Nos associations s’adressent, il est vrai, aux marins français et étrangers en escale dans les ports français, mais cela est fait dans le cadre de la convention internationale sur le travail maritime, signée par la France et ratifiée par un décret. De plus, la convention 185 de l’OIT, sur les pièces d’identité des gens de mer, égalementratifiée par la France, met en évidence la relation existant entre la sécurité maritime et le bien-être des gens de mer. Dans son préambule, cette convention affirme ” l’accès aux facilités à terreet la permission à terre sont des éléments essentiels au bien-être des gens de mer et, partant à la réalisation d’une navigation plus sûre et d’océans plus propres. Le marin qui quitte un foyer d’accueil détendu et après avoir communiqué avec sa famille est plus apte à effectuer sa tâche à bord et donc participe à la sécurité et à la protection de l’océan, L’action de l’association qui l’a accueilli est donc bien d’intérêt général.

En outre, ces associations ne fonctionnent que grâce à des bénévoles qui viennent pour rendre service et rencontrer des marins, ils y trouvent aussi un épanouissement et une satisfaction qui est pour chacun un enrichissement. Or ces bénévoles viennent de tous les horizons et pas d’un cercle restreint. L’aide aux équipages des navires abandonnés est une action humanitaire comme pourrait l’être celle d’une association d’aide médicale ou humanitaire en pays étranger. Ces raisons et d’autres font que les associations devraient donc bien être reconnues d’intérêt général.

G.Pelen  Lire la suite