Bulletin de la FNAAM N°97 Octobre 2016 à Février 2017

18 JANVIER 2017 : UNE GRANDE DATE : Ce 18 janvier, en effet, entraient en application les
premiers amendements à la Convention sur le Travail Maritime de 2006 .A compter de cette date
tous les navires devront présenter en cas d’inspection un certificat obligatoire attestant de la mise
en place par l’armateur d’une sécurité financière assurant la protection de son équipage en cas
d’invalidité de décès ou d’abandon. C’est, enfin, le terme heureux d’une longue et dramatique
histoire. Car, rappelons-nous, notre Fédération est née, à la suite de ces tristes abandons
d’équipages qui, à Marseille, Sète, Dunkerque ou St Nazaire interpellaient nos associations qui
devaient assurer aux marins une aide humanitaire, et juridique et tenter de les rapatrier vers leur
pays. En 1998 le colloque de Rezé essayait de trouver des solutions que le regroupement de nos
associations pouvait favoriser pour aborder ce problème avec notre administration de tutelle. Ce
fut le rapport Gilory et la mise en place d’une ligne budgétaire couvrant certains frais engagés et
permettant aux marins de partir avec un pécule, modeste avance sur des salaires impayés qui ne
pourraient être versés que si la vente judiciaire du navire avait lieu et à un prix qui ne serait pas
absorbé par les droits de port privilégiés. Puis le sujet fut abordé par le nouveau Conseil Supérieur
du bien-être des gens de mer et le « dispositif marins abandonnés, officialisé par la circulaire de
2009, était mis en place concrétisant les procédures à suivre par les services des Affaires
Maritimes. Mais, sur le plan international, la France présidait un groupe de travail conjoint OMI et
OIT sur la sécurité financière et le rapatriement des équipages en cas d’abandon et ce sont les
directives adoptées par ce groupe de travail après des années de discussion qui ont constitué ces
premiers amendements à la Convention de 2006 . C’est là enfin la véritable solution à ces drames
car tout navire en escale dans nos ports est tenu de présenter, lors de toute inspection ce certificat
attestant l’existence de cette sécurité financière D’ailleurs le Mémorandum de Paris (MOU) a
décidé une campagne d’inspection des navires sur trois mois sur le travail et les conditions de vie
à bord des navires en escale . Presque 20 ans depuis Rezé mais il faut saluer ce 18 janvier et
espérer que cette date marquera la fin de ces dramatiques et souvent scandaleux abandons de
marins loin de leurs familles. Alain Coudray Lire la suite